Mois : février 2016

10 février 1984,15 heures

10 février 1984, 15 heures…

Février, mois le plus froid du calendrier. Celui où chacun avance machinalement en essayant de survivre à l’agonie hivernale.

Paraît-il que les bébés nés durant le premier trimestre sont plus enclins à être dépressifs et défaitistes… Mes parents n’avaient probablement pas été mis au courant de ce fait avant de me concevoir en plein mois de juin. Ils avaient mieux à faire j’imagine !

10 Février 1984, 15 heures. 1002198415 : ma combinaison gagnante. Complémentaire 9, pour les 9 lb de douleur que j’ai infligées à ma pauvre mère.

Depuis, les années se sont multipliées tout comme le poids de mes expériences. 32 ans de floraisons, de bonheurs, de choix, de remises en questions, de pleurs, d’amour, de rencontres merveilleuses et de paroles marquantes.

Un jour, quelqu’un m’a dit : Vieillir, c’est avoir le privilège de vivre et vivre, c’est un peu comme gagner à la loto… Je suis une millionnaire. Je suis riche de temps.

J’ai l’impression qu’en vieillissant, je suis plus consciente de la valeur du temps ; moins il m’en reste et plus j’en veux. Plus de temps avec mon père à écouter de vieux vinyles et à entendre les éclats de rire de sa femme Mona.

Encore plus de temps pour prendre ma mère dans mes bras et la serrer très fort contre moi.

Toujours plus de temps pour festoyer avec mon frère et danser avec mes belles amies.

Enfin, plus de temps pour prendre mon temps avec l’homme que j’aime.

Février. Tu es peut-être le mois le plus froid du calendrier, mais à chacun de tes passages, tu me fais sentir en vie et tellement privilégiée.

Pas facile d’être une jeune fille...

Pas facile d’être une jeune fille…

Ce n’est pas facile d’être une jeune fille. Tant de choses se passent dans notre corps : il se transforme, change, grandit, un peu comme nos envies.

On se fout de tout ce qui devrait avoir de l’importance et on adhère à des futilités. On est influencé par les grands H : les Hormones, notre Humeur et… les Hommes. Et là, je ne parle pas des membres masculins de notre famille. Surtout pas. Trop contraignants, autoritaires et protecteurs. Je parle de ceux qui éveillent en nous des sentiments nouveaux. Ceux qui nous donnent des picotements dans le ventre. Ceux pour qui nos yeux brillent juste à l’idée d’entendre leur nom.

Pour eux, on délaisse nos chandails trop grands camouflant nos débuts de courbes pour de petites camisoles à grand déploiement. On veut qu’ils nous remarquent, qu’ils nous trouvent belle et sexy, qu’ils nous trouvent FEMME.

Et là tout bascule. Le charme est rompu. Le vertige de l’amour nous étourdit tellement que, pour lui, nous perdons nos repères. Tout ce que nous avons été depuis le début de notre vie – la petite fille à papa – n’existe plus. La seule chose importante est de COMPTER pour un Homme… Car, pour lui, nous avons une valeur, un prix : 130 $ pour 1 heure.

Cette histoire n’est pas la mienne, mais je la ressens. Elle pourrait arriver à n’importe quelle adolescente vulnérable… à ma future fille… Je manque d’air juste à y penser. Je suis grandement affectée par ces jeunes fugueuses aveuglées par la soif précoce de liberté. Elles me rappellent la jeune Kim que j’ai été. Moi aussi j’avais un besoin urgent de vivre comme une adulte. Je me sentais plus grande que « MATURE »!

Perdue dans cette crise, j’ai pris des chemins sinueux et je me suis laissée enivrer par chacune des lettres du mot « superficialité ». Je me suis menti à moi-même en me convainquant que ce que je vivais était normal. J’ai laissé tomber des gens importants qui, heureusement, sont encore là aujourd’hui.

Ces petites en manque d’amour portent les lunettes de notre société. Elles sont le résultat de la banalisation et de l’exposition du sexe partout, tout le temps. Elles ont compris qu’avec leurs corps fermes, elles pouvaient plaire et obtenir tout ce qu’elles désiraient.

Elles ont oubliées UNE chose : l’argent sale ne pourra jamais acheter l’amour propre…